Le monde réside dans l’œil de l’observateur.
Les objets qui nous entourent s’inscrivent dans le regard que nous leur portons. Celui d’êtres sociaux, orchestrant le récit collectif qui légitime leur vécu. Celui d’être conscients, s’efforçant d’interpréter des manifestations intérieures et extérieures. Celui d’êtres vivants, héritant de contraintes corporelles qui imposent à leurs sens une grille singulière.
C’est particulièrement vrai des abstractions, premier produit de la pensée scientifique. Ces artifices de la connaissance qui servent à trier, ordonner, classer, comprendre des phénomènes trop complexes pour le seul regard objectif. L’œil de l’observateur est un incroyable instrument d’abstraction, un macroscope naturel tirant du détail accablant une vision entière et subjective, de la complexité une simplicité indispensable à l’émergence d’un monde.
Robin LP – 2020